Le sport, recommandé pour les personnes atteintes d’épilepsie ? Oui, absolument. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les épileptiques peuvent profiter des bienfaits de l’activité sportive. Ce fut d’ailleurs l’un des thèmes abordés lors du dernier colloque annuel de la Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie, qui s’est tenu en février 2020. Cela dit, il est nécessaire de respecter certaines règles et de prendre quelques précautions qui s’imposent.

Epilepsie : 600 000 cas en France

Selon l’Inserm, l’épilepsie touche environ 600 000 personnes en France, dont la moitié sont des enfants. Pour autant, le grand public est souvent mal informé sur la maladie. Il faut savoir qu’il n’y a pas une, mais des épilepsies. Ainsi, une personne peut avoir une seule crise durant toute sa vie ou, au contraire, en subir plusieurs dans la même journée ! A ce propos, l’Inserm indique que « pour le grand public, l’épilepsie est souvent associée à des crises avec des convulsions, des absences, une rigidité des muscles… Mais chaque syndrome épileptique peut se manifester par une grande variété de symptômes… ».

Le sport pour les épileptiques : des bienfaits et des limites

Si elles sont souvent exclues de la pratique sportive, par peur, surprotection ou simplement par ignorance, les personnes atteintes d’épilepsie peuvent grandement bénéficier du sport. En effet, il existe aujourd’hui des preuves qui démontrent que l’activité physique a le potentiel de faire évoluer favorablement la maladie. C’est ce qui ressort du document de consensus de la Ligue internationale contre l’épilepsie (LICE). Par ailleurs, le groupe de travail sur le sport et l’épilepsie propose une orientation générale sur la participation des personnes souffrant de la maladie à des activités sportives. Il fournit également des suggestions quant à la délivrance de certificats médicaux d’aptitude pour la participation à différents sports.

A ce niveau, il faut savoir que les sports sont divisés en trois catégories, selon le risque potentiel de blessure (ou de mort) ou de provocation d’une crise d’épilepsie :

  • Groupe 1, sport sans risque supplémentaire significatif : athlétisme (sauf saut à la perche), judo, lutte, golf, sports collectifs, tennis, squash, cardio, danse… ;
  • Groupe 2, sport à risque modéré pour le malade, mais aucun risque pour les spectateurs : ski alpin et nautique, tir à l’arc, canoë – kayak, boxe, karaté, cyclisme, gymnastique, natation… ;
  • Groupe 3, sport à risque majeur : plongeon, escalade, courses hippiques, sports mécaniques, parachutisme, surf, planche à voile…

Vous l’aurez donc compris, les personnes souffrant d’épilepsie devront prendre en considération plusieurs facteurs avant de s’orienter vers une activité sportive particulière. Ces facteurs comprennent le type de sport, la probabilité d’une crise survenant pendant la pratique de l’activité, le type et la gravité des crises, la capacité de la personne à accepter un certain niveau de risque, les facteurs déclencheurs de la crise…  Cela dit, pour Arnaud Biraben, neurologue épileptologue au CHU de Rennes, « le risque principal est de se blesser ». La blessure peut arriver lors d’une crise ou d’une chute pendant la pratique sportive. Toutefois, le docteur Biraben souligne que les personnes épileptiques ne se blessent pas plus que celles qui ne le sont pas.

Sources :

https://www.irbms.com/epilepsie-et-sport/

https://www.doctissimo.fr/html/dossiers/epilepsie/1025-epilepsie-sport.htm

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/02/19/le-sport-recommande-pour-les-personnes-epileptiques_6030087_1650684.html